La première révolution industrielle

PRESENTATION DU DOSSIER

Ce dossier a pour objet de présenter ce qu'on appelle généralement la Première Révolution Industrielle, c'est-à-dire celle du charbon et de la machine à vapeur, couvrant dans l'ensemble les années 1770- 1880. Cette Première Révolution Industrielle s'oppose, par le mode d'énergie qu'elle utilise, Ici vapeur, à celle qui s'épanouit à la fin du XIXe et au cours de la première moitié du XXe siècle, fondée cette fois sur l'électricité et le moteur à explosion, comme à celle que nous sommes en train de vivre, reposant sur l'utilisation de l'énergie atomique.
Jusqu'au XVIIIe siècle, deux formes d'énergie étaient utilisées. D'une part, l'énergie musculaire, qu'il s'agisse de l'homme ou des animaux : galériens employés pour mouvoir les bateaux en Méditerranée, prisonniers réservés pour les travaux de force, animaux attelés à des manèges dans les mines, ou pour extraire l'eau des puits ou pour moudre les grains. De l'autre, l'énergie mise à la disposition de l'homme par la nature : énergie éolienne, qui meut les moulins à vent caractéristiques par exemple, des Pays-Bas au XVIIe siècle, pour pomper l'eau des polders ou des canaux d'évacuation; énergie hydraulique, qui fait tourner les moulins établis au fil de l'eau ou les roues des premières usines. Ces deux formes d'énergie étaient nécessairement incertaines, car elles dépendaient de facteurs humains ou naturels.
Au contraire, la machine à vapeur introduit une forme d'énergie mécanique, c'est-à-dire utilisable en toutes circonstances, pourvu que soient disponibles du charbon et de l'eau. La grande découverte de Watt, réalisée pour la première fois en 1769, ouvrait à l'humanité une ère nouvelle, celle de l'industrialisation. Sans doute des mécaniques fonctionnaient déjà auparavant, telles les horloges et montres, mises au point au XVIIe siècle par des Anglais et des Genevois, mais elles nécessitaient une très faible énergie. La nouveauté, c'est l'application d'une énergie puissante à des opérations industrielles de plus en plus complexes, d'abord la filature du coton, puis le tissage, et surtout la production de fer, de fonte et plus tard d'acier.
Cette Première Révolution Industrielle se caractérise par la primauté des industries textiles et métallurgiques, et par le rôle joué par un pays, l'Angleterre. C'est là, en effet que sont effectuées la plu-part des grandes inventions qui ouvrent la voie à l'ère industrielle : machine à vapeur de Watt, broche à filer de Hargreaves, métier à filer de Arkwright, navette volante de John Kay, métier à tisser de Cartwright, fabrication de la fonte à partir du coke... Le « continent » suivit l'exemple anglais, mais avec un retard inévitable: France, Pays-Bas, Prusse, Saxe, Piémont, et plus tard Russie. La Première Révolution Industrielle, en donnant la prépondérance industrielle à l'Europe, facilitait ses entreprises d'expansion tout au long du XIXe siècle.

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE

Un exposé d'ensemble est fourni dans
C. Fohlen et F. Bédarida : Histoire Générale du Travail, 4 vol., Paris, Nouvelle Librairie de France, 1959-1962, en particulier dans le tome 3: « l'Ere des révolutions ».
On en trouvera un résumé commode dans :
C. Fohlen : Le travail au XIXe siècle, Paris, P.U.F., 1967 (« Que sais-je », n° 1 289).
Il vient de paraître dans la collectionHistoire générale des Techniques, aux Presses Universitaires de France, sous la direction de M. Doumas, un volume consacré aux XVIIIe et XIXe siècles : « l'Expansion du machinisme ».

Sur l'Angleterre, un bon exposé dans :
T. S. Ashton : La Révolution Industrielle, 1760-1830, traduction française, Paris, 1955.

Sur l'ensemble des questions d'ordre économique, se reporter à :
J.-A. Lesourd et C. Gérard : Histoire économique, XIXe-XXe siècles, Paris, A. Colin (collection U), 1963, 2 volumes.
C. Ambrosi, M. Baleste, M. Tacel :Histoire et Géographie économiques des Grandes Puissances, 2 volumes, Paris, Delagrave, 1967.

Pour replacer ces questions dans l'histoire générale, on peut consulter
l'Histoire Générale des Civilisations, sous la direction de M. Crouzet, en particulier :
R. Mousnier et C. E. Labrousse : « le XVIIIe siècle et la Révolution », Paris, P.U.F., 1953.
R. Schnerb, le XIXe siècle : L'apogée de l'expansion européenne, 1815-1914, Paris, P.U.F., 1955.

Voir également
Textes et documents pour la classe (publication de l'Institut pédagogique national).
Le Mouvement ouvrier en France 1830-1870 (1960).
Condition de l'enfant et de l'adolescent (1967).
Le Peuple, témoignages (1969).

La Documentation Photographique a publié d'autres dossiers sur cette période :
La civilisation anglaise au XVIIIe siècle; dossier 55-11 (1960).
Economie et société française 1815-1870; dossier 5-241 et 5-242 (1964).
Louis XVI; dossier 5-294 (1969).
Le Second Empire ; dossier 5-236 (1963).
1848 : 1ère édition (épuisée); nouvelle édition, dossier 5-180 (1968).


Nous tenons à remercier pour leur collaboration autorisée, courtoise et efficaces Messieurs les Conservateurs, Directeurs de Musées et collectionneurs, ainsi que les firmes qui nous ont permis de réunir pour ce travail une abondante documentation iconographique, et plus particulièrement les services :
- du Bergbau-Museum à Bochum (R.F.A.)
- du National Museum of Wales à Cardiff (G.-B.)
- du Leopold Hoesch Museum à Düren (R.F.A.)
- des Glasgow Museums and Art Galleries (G.-B)
- de la Walker Art Gallery à Glasgow (G.-B.)
- du Science Museum de Londres (G.-B.)
- du Deutsches Museum de Munich (R.F.A.)
- du Germanisches National Museum à Nuremberg (R.F.A.)
- du Musée National de Stockholm (Suède)
- de la Sunderland Gallery (G.-B.).
Madame Schneider
Monsieur de Castex
qui nous ont ouvert leurs collections.
Les services des relations publiques de
- la Stora Kopparbergs de Falun (Suède)
- la Société Bayer à Leverkusen (R.F.A.)
- la Société Dollfus, Mieg et Cie à Mulhouse (68)
- la Compagnie Saint-Gobain à Neuilly-sur-Seine (92).
La plupart des textes d'origine anglaise ou américaine ont été traduits par les services de la Documentation Française.

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